Et si on écoutait vraiment les pleurs de bébé ?

Pleurer est un réflexe physiologique des plus banals, comme sourire, rire, bâiller ou éternuer. Chez l’adulte capable de s’exprimer autrement, pleurer arrivera à l’occasion, lors d’événements sont trop intenses pour pouvoir être géré autrement. Ça l’aidera à réduire le stress et à retrouver un état de calme. 

Pour les bébés, les pleurs peuvent prendre une toute autre signification. De fait, priver de paroles, les tout-petits affichent leurs émotions négatives à grands coups de larmes et de cris. Que ce soit pour signifier un besoin physique (la faim, le manque de sommeil, la douleur, l’inconfort, etc.) ou un besoin émotif (se sentir rassuré, aimé, en confiance, etc.) pleurer demeure le seul outil de communication efficace pour bébé. 

Les larmes, les sanglots et les cris sont parfois irritants pour les nouveaux parents. Inquiets de ne pas connaître la cause des pleurs ou simplement à bout de nerfs, papa et maman en viennent même à se demander si ce ne serait pas un simple caprice de bébé. Mais un poupon peut-il réellement être gâté et capricieux ?

Une question scientifique

Par définition, un caprice est une « volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un, une lubie ». Cette volonté ou ce désir doit préalablement être conceptualisé (imaginé) et l’individu doit pouvoir envisager les moyens d’arriver à cette fin. Or, de nombreuses études se sont penchées sur la question et il semblerait qu’avant 18 mois, un enfant est incapable d’élaborer un stratagème de manipulation ou de caprice. À cet âge, comme le cerveau n’est pas suffisamment développé pour échafauder ce type de schéma, il faudra impérativement trouver une autre explication aux pleurs du nourrisson. 

L’équation est pourtant simple : lorsqu’un bébé pleure, c’est qu’il y a quelque chose. En tant que parent, il est donc important d’observer, analyser, comprendre et répondre à ces cris du cœur instinctifs. 

Les pleurs au moment du dodo

La question du sommeil chez le nourrisson est encore un sujet sensible, car deux écoles de pensées s’entrechoquent. D’un côté, on soutient qu’en laissant bébé pleurer seul quelques minutes, cela lui apprendra l’autonomie rapidement. L’approche proximale, quant à elle, favorise les méthodes sans pleurs où l’enfant est constamment rassuré par la présence d’un ou l’autre de ses parents. Le portage et le cododo sont d’ailleurs des outils favorisant l’intervention rapide auprès de l’enfant (on en parle ici).

Malgré cet écart dans les mentalités, qui relèvent de multiples facteurs tels que les valeurs profondes et l’éducation que les parents ont reçue, tous s’entendent pour dire qu’avant l’âge de 6 mois, un bébé qui pleure ne devrait jamais être ignoré. Le sommeil n’est pas inné chez le poupon et doit faire l’objet d’un apprentissage au même titre que la marche à quatre pattes. L’accompagnement doit donc se faire selon l’âge et le stade de développement de bébé et ne devrait en aucun cas être forcé ou précipité. 

Le discours populaire

Malgré l’éventail riche en documentation scientifique, en données factuelles et en études sur le sujet, le discours populaire parle encore de caprices chez les bébés. Ainsi, tout nouveau parent a déjà entendu des phrases telles que : « laisse-le pleurer un peu, ça lui apprendra la patience », ou encore : « ne le prend pas dans tes bras aussitôt qu’il pleure, tu vas en faire un enfant gâté ». Cela révèle qu’il subsiste encore une grande méconnaissance du sujet et que les notions de « besoin » et de « caprice » sont souvent confondues. 

Peut-on gâter bébé en lui donnant trop d’amour, d’affection, de tendresse et d’attention ? Vue sous cet angle, la réponse logique s’impose naturellement à nous. Bien sûr que non et au contraire ! Ces gestes simples contribuent au bon développement affectif et social de l’enfant. Rassurer et répondre aux pleurs rapidement renforce le sentiment de sécurité et de confiance du nourrisson à l’égard des autres, mais aussi à son propre égard. 

En outre, rappelons-nous que pour bébé, pleurer est un acte nécessaire pour sa survie. Il ne cherche ni la confrontation, ni à vous irriter volontairement. Ces pleurs traduisent plutôt un manque à combler et peuvent être un signal d’alarme dans certaines situations. Calmer les pleurs du poupon et être à l’écoute de ses besoins, c’est simplement s’assurer du bien-être de celui-ci. Le rôle de parents est mis à rude épreuve lors de ces moments, mais savoir déjà que l’enfant ne fait pas « exprès », ça aide à relativiser et voir la situation d’un tout autre œil.  

  

Sources :

 

 
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